L’ile aux trente cercueils série inédite et analyse du roman

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L’Ile aux trente cercueils S 1 E 1

Ce lundi soir 21 mars 2022 à 21h15 sur France 2, débute une série inédite basée sur le roman de Maurice Leblanc “L’Ile aux trente cercueils” ! Série française inédite de 6 x 52 minutes, diffusée par deux épisodes les deux prochains lundis également.

Ci-dessous, vous lirez une étude détaillée de 17 pages (téléchargeables !) de Christophe Remondière dans laquelle il analyse les sens cachés distillés par l’auteur d’Arsène Lupin, les liens avec d’autres oeuvres de cette époque, avec les mystères des deux Rennes et, principalement, Rennes-les-Bains, Marie-Madeleine, CIRCUIT et l’Atlantide !

Début de l’épisode 1 : “Christine Vorski, médecin urgentiste, mène une vie tranquille avec son mari Raphaël. Il y a quinze ans, ils ont perdu leur fils, mort-né. Un jour, à la fin de son service à l’hôpital, elle reçoit une vidéo de son accouchement à Sarek, l’île de son enfance, montrant que son enfant aurait été assassiné. Christine décide alors de retourner sur l’île. Sur place, après avoir échappé à une tentative d’empoisonnement sur le bateau, elle apprend de la bouche de Stéphane, le gendarme de l’île, que la personne qui lui a envoyé la vidéo est en fait son père, Hervé.”

Les Secrets de L’ile aux trente cercueils

Le secret de l'ile aux trente cercueils par Christophe Remondière

L’ile aux trente cercueils : “Le Secret Dévoilé” de Christian Doumergue est un ouvrage de référence. Synthèse du travail de recherche de l’auteur, nous découvrons au fil des pages un ensemble d’informations pertinentes, dont une interprétation rigoureuse des écrits de Pierre Plantard.

Mais plus encore, nous sommes transportés dans l’univers d’un auteur initié, puisqu’en parallèle du travail de l’écrivain-chercheur, des analogies apparaissent avec l’un des nombreux romans de Maurice Leblanc : “L’île aux trente cercueils”.

Cette aventure bien connue de M. Leblanc a la particularité d’offrir de troublantes similitudes avec des écrits d’époques différentes, traitant de près ou de loin la thématique atlantéenne.

Comme nous le verrons, les plus fines plumes gravitent autour de ce récit, qui par ailleurs ne manque pas de cohérence, tout comme les autres livres de l’auteur initié.

De facto, il semble que le fait d’élaborer un plan structuré à travers des écrits capables d’initier le lecteur attentionné au savoir hermétique, était le Grand OEuvre de M. Leblanc ; un travail alchimique dévoilé au travers des différentes aventures du légendaire et mystérieux Arsène Lupin…

« Une barque sans voile ni rame ».

Dès le commencement de cette aventure “lupinienne”, je m’attachais à la description d’une barque, sans voile… Et tout en gardant cet élément d’information à l’esprit, je poursuivais la lecture, persuadé que cette barque allait réapparaître au fil de l’histoire, sans rame… ce qui fût le cas ! Un clin d’oeil évident au débarquement de Marie-Madeleine en Gaule qu’il était aisé de deviner, connaissant l’attachement de M. Leblanc à la sainte, celle-ci apparaissant toujours en filigrane dans l’ensemble de ces récits.

Ainsi, celle qui débarquait sur l’île de Sarek (lire Sarek l’ile aux 30 cercueils NDLR) sous les traits de Marie-Madeleine se prénommait Véronique. Il est à noter que la jeune femme apparaissait avec des caractéristiques physiques spécifiques aux femmes orientales, qui auraient pu être celles de Marie-Madeleine, non sous le pinceau d’un artiste peintre mais sous la plume d’un historien. Chevelure noire, teint mat et “yeux d’un bleu très clair” ; ce qui n’est pas courant chez M. Leblanc qui a tendance à privilégier chez ses héroïnes, les chevelures blondes et la peau claire. Par ailleurs, un second clin d’oeil était adressé au lecteur par M. Leblanc, lorsque les prénoms associés de femmes de second plan, convergeaient eux aussi vers Marie-Madeleine : “Marie Le Goff” et “Madeleine Ferrand”…

Cela étant, Véronique et Marie-Madeleine semblaient se confondre en une seule entité… Ainsi, l’utilisation d’une image, celle des “fleurs Véroniques” se haussant, telle Marie-Madeleine vers le corps du Sauveur en atteste : “…semblant se hausser pour atteindre le corps même du Sauveur, des véroniques”. En étudiant les textes de Cherisey / Plantard et Leblanc, j’observais également un dédoublement de celle qui était nommée “Comtesse Véronique “dans “l’ile aux trente cercueils” et “Comtesse Marie-Madeleine” dans “Circuit”. Sachant que le duo Cherisey-Plantard s’était inspiré des textes de M. Leblanc…

“J’ai été habilleuse dans la tournée de Véronique…”, déclare une certaine Roseline dans “Circuit” (référence évidente à Roseline de Villeneuve fêtée le 17 Janvier et dont les initiés rosicruciens de la belle époque faisaient régulièrement allusion concernant le rituel de mort-renaissance destiné à faire “(re)fleurir” l’âme immortelle)

Véronique… Etonnamment, j’avais souvenir de ce prénom pour l’avoir lu peu de temps auparavant sous la plume de C. Doumergue qui faisait mention d’un écrit ancien, rédigé en 720 : “La vengeance du sauveur”. Il était question entre autre, d’une rencontre entre un empereur romain (Tibère) et une femme assimilée à Marie-Madeleine : “Véronique” (dont le périple était calqué sur celui de la sainte) ! Maurice Leblanc avait-il eu connaissance de ce trésor de la littérature ancienne ou était-ce une simple coïncidence ?

Un indice du roman (“…sainte Véronique essuya la figure du christ avec un linge et que sur ce linge resta marquée l’image sacrée du sauveur”) devait me servir de lien avec un extrait de “La vengeance du sauveur” que je découvris dans le livre d’Antonio Piñero : “L’autre Jésus – Vie de Jésus selon les Evangiles apocryphes” :

“L’empereur Tibère César tomba un jour gravement malade et ses courtisans cherchèrent dans tout l’empire un remède à son mal. Un des juifs qui séjournaient à la cour dit à l’un des favoris de Tibère qu’il y avait en Palestine un certain mage, appelé Jésus, qui avait le pouvoir de guérir par l’imposition des mains : si on le faisait venir à Rome, il pourrait peut-être guérir l’empereur. Cette idée plut à la cour, car il fallait absolument tout tenter. L’information arriva très vite à Tibère qui chargea personnellement un de ses hommes de confiance, Volusianus, d’affréter le meilleur navire de l’empire, de traverser la mer au plus vite et, dès qu’il aurait débarqué en Césarée maritime, de se mettre en quête de Jésus et de le convaincre, à n’importe quel prix, de se déplacer jusqu’à Rome. Volusianus se dépêcha d’accomplir sa mission et des vents favorables lui permirent d’atteindre les côtes de la Phénicie en moins de huit jours. Quand il sut que Pilate était à Jérusalem, il prit un quadrige pour arriver le plus vite possible à la capitale. Là, il transmit au gouverneur l’ordre de Tibère selon lequel il devait lui faciliter par tous les moyens la localisation de Jésus le médecin pour le conduire à Rome. Pilate prit peur et finit par avouer la vérité. – Cet homme était en réalité un malfaiteur, dit-il à Volusianus, mais il avait tout le peuple avec lui car il se proclamait roi et refusait de payer le tribut à César avec ce que cela représentait comme danger pour nous. C’est pour cela qu’après avoir réuni en conseil les sages de la capitale, j’ai donné l’ordre qu’il soit crucifié… Un juif de sa suite lui apprit alors qu’il y avait à Jérusalem une femme appelée Véronique, qui possédait un portrait miraculeux de Jésus. Il pourrait peut-être l’acheter, l’emporter à Rome et l’utiliser comme objet magique ou amulette pour obtenir la guérison de l’empereur. Si, à cette éventualité, s’ajoutaient l’arrestation de Pilate et son transfert à Rome, il sauverait peut-être sa tête de la colère de Tibère. Volusianus ordonna donc à ses hommes de rechercher Véronique. Ils la trouvèrent assez facilement et, sans difficulté, la conduisirent en sa présence. Cette femme dit à l’envoyé de l’empereur : – J’ai en réalité deux portraits de mon maître. L’un d’entre eux a été peint sur toile par un de mes amis. Je me sentais vraiment mal lorsque mon maître devait partir pour aller prêcher et que je me trouvais privée de sa présence, j’ai donc demandé à cet ami peintre de brosser le visage vénérable de Jésus pour l’avoir toujours à mes côtés. Et j’ai aussi l’image même de son visage empreinte sur une autre toile, celle que je lui tendis pendant qu’il marchait au supplice pour qu’il puisse sécher sa sueur et nettoyer un peu le sang qui coulait sur ses yeux. Volusianus l’interrompit, impatient : – Combien veux tu pour l’un de ces portraits ? Je te donnerai le prix que tu demanderas. – Ce n’est pas avec de l’or ou de l’argent qu’on peut les acquérir, répondit Véronique, mais avec le pieux sentiment de la dévotion. Je ne te les vendrai pas mais j’irai avec toi à Rome avec un de ces portraits pour que l’empereur le voie et guérisse. Après, je reviendrai ici.”

Un autre indice devait retenir mon attention, celui de l’écrivain et initié Honoré de Balzac (dont la tombe est située face à celle de Gérard de Nerval, autre initié du cimetière du Père Lachaise…), maintes fois cité par Maurice Leblanc, qui avait intitulé le premier chapitre de son livre “Le curé du village” : “Véronique”… Ses descriptions, bien que différentes, n’étaient pas sans rappeler celles de “L’ile aux trente cercueils” :

“A neuf ans, Véronique étonna le quartier par sa beauté, chacun admirait un visage qui pouvait être un jour digne du pinceau des peintres empressés à la recherche du beau idéal. Surnommée la petite Vierge, elle promettait d’être bien faite et blanche. Sa figure de madone, car la voix du peuple l’avait bien nommée, fut complétée par une riche et abondante chevelure blonde qui fit ressortir la pureté de ses traits.” “A seize ans, elle fut entièrement développée, et se montra comme elle devait être.” “Il se passait en elle un phénomène ravissant et merveilleux qui promettait à l’amour une femme cachée à tous les yeux. Ce phénomène était peut-être une des causes de l’admiration que son père et sa mère manifestèrent pour sa beauté, qu’ils disaient divine…” “…il semblait qu’une lumière intérieure effaçât par ses rayons les marques de la petite-vérole. Le pur et radieux visage de son enfance reparaissait dans sa beauté première. Quoique légèrement voilé par la couche grossière que la maladie y avait étendue, il brillait comme brille mystérieusement une fleur sous l’eau de la mer que le soleil pénètre. Véronique était changée pour quelques instants : la petite Vierge apparaissait et disparaissait comme une céleste apparition. La prunelle de ses yeux, douée d’une grande contractilité, semblait alors s’épanouir, et repoussait le bleu de l’iris, qui ne formait plus qu’un léger cercle.” “Sa beauté eût alors éclipsé celle des plus belles femmes”. “Quand un étranger, surpris de cette construction, restait béant à contempler le second étage, le vieux Sauviat avançait alors la tête de manière à se mettre en dehors de la ligne dessinée par le surplomb, sûr de trouver sa fille à la fenêtre.”

Derechef, Maurice Leblanc nous livre d’autres descriptions en concordance avec celles de Balzac où Véronique incarne, dit-il : “la beauté”, “la lumière”. “Elle avait seize ans, un cercle s’est formé autour d’elle… des gens qui la regardaient et qui s’étonnaient de sa beauté” ; “Il la regardait avec des yeux éblouis comme on regarderait quelque vision descendue du ciel…» ; “Il y avait en vous une pureté qui me ravissait…” Quant au visage voilé de Véronique, il est omniprésent dans le roman de Maurice Leblanc !

Véronique, “La Belle Véronique” était également surnommée dans le roman (“L’ile aux trente cercueils”) : “La Belle Endormie” ou “La Belle au Bois Dormant” ! L’expression me fit sourire car elle avait fait l’objet d’une analyse poussée par Christian Doumergue ; encore fallait-il “ouvrir l’oeil” (L’ile aux trente cercueils) sur les clés disséminées par Pierre Plantard, Oswald Wirth et les autres…

En effet, celle qui se présentait sous les traits de “La Belle Endormie” chez Plantard ou “La Belle au Bois Dormant” chez Paul Le Cour et Oswald Wirth n’était autre qu’une image évoquant la Lumière devant être retrouvée par l’initié franc-maçon au cours de son cheminement intérieur. Une seconde interprétation était de considérer cette “Belle Endormie” comme l’expression symbolique de Sainte Marie Madeleine, reposant dans son tombeau, lequel, enfoui sous terre était destiné à réapparaitre sous la pelle d’un “pèlerin-chercheur” ou (en ce qui me concerne) dans les écrits apocryphes gnostiques. Enfin, une troisième possibilité d’interprétation était de considérer “La Belle au Bois Dormant” comme l’illustration de la (1)sagesse atlante, sommeillant au plus profond d’un temple souterrain. Et plus précisément dans un Temple rond, décrit par d’illustres auteurs et révélé au grand jour par Christian Doumergue. Ajoutons une quatrième interprétation, symbolique, de “La Belle au Bois Dormant” : le “Soi” immortel et voilé, qui doit être réveillé en nous. Et je me dois de citer Jean-Jacques Gabut : “Mais l’union à la Dame doit être pure, sinon… Sinon la vision du Graal échappera à jamais au chevalier”. (Les Survivances chevaleresques dans la franc-maçonnerie du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Ed Dervy. Jean-Jacques Gabut)

Au-delà de ce qui vient d’être suggéré, Maurice Leblanc nous indique que “La Belle Endormie” doit être réveillée et “c’est la caresse magnétique (chère à Oswald Wirth : “L’imposition des mains et la médecine philosophale” et Edgar Allan Poe : “Révélation magnétique”) qui doit la sortir de sa torpeur.” (L’ile aux trente cercueils)

Ainsi, sous le plume de M. Leblanc, Velléda repose d’un sommeil profond. Druidesse, elle est héritière du savoir isiaque et atlantéen. Elle ne fait qu’une avec Véronique. Quant à Vorski, il se laisse guider, sous l’influence du druide Segenax, gardien de la “Pierre-Dieu” radioactive et atlantéenne. Il est de plus, un “magistrat vénéré chez les Rhédons, de qui Chateaubriand parle au tome premier de ses martyres”. (Chateaubriand dont on connait le lien avec l’abbé Emery de Saint Sulpice et son étrange voyage à San Lorenzo in Lucina… “Fût-il aux pommes, un Chateaubriand n’y suffirait pas” / “Circuit”). Le druide et initié Segenax encourage le profane Vorski à ôter le voile de Velléda (Véronique/Isis) afin d’acquérir la connaissance et le pouvoir (des atlantes) : “Ecarte son voile et touche son front. La Pierre-Dieu est à ta portée. Agis et tu es maître du monde.” (L’ile aux trente cercueils)

Circuit de Philippe de Chérisey est étudié en rapport avec l'ile aux trente cercueils de Maurice Leblanc

“…tous mes certificats (de druide) signés par Pline et par Chateaubriand”. (“L’ile aux trente cercueils”)

Telles des poupées gigognes s’imbriquant les unes dans les autres, Maurice Leblanc nous invite à suivre la piste de l’Atlantide. Tout d’abord, il nous parle de druidisme (teinté des idées de son contemporain : Paul Le Cour) associé à Pline et Chateaubriand. Segenax étant druide et gardien de la “Pierre-Dieu”, son certificat de druide signé de la main de Pline, atteste son lien avec l’Hyperborée et l’Atlantide.

En effet, Pline l’ancien, dans ses écrits (“Histoire Naturelle”), affirme l’existence de ces contrées fabuleuses : “En face du mont Atlas est, dit-on, l’île Atlantide, passé laquelle, à cinq journées de navigation, la terre ne présente plus que des déserts…” “Derrière ces montagnes et au delà de l’Aquilon, une nation heureuse, si on en croit les récits, appelée les Hyperboréens, et où les hommes atteignent une grande vieillesse ; des merveilles fabuleuses en sont racontées”.

Quant à Chateaubriand, nous connaissons son implication auprès des sulpiciens et son voyage énigmatique ayant trait à Nicolas Poussin, périple planifié par l’abbé Emery lui même… Tout ceci sous entend l’existence d’un secret bien connu de l’abbé Saunière (qui effectua probablement quelques voyages à Saint Sulpice), Nicolas Poussin et quelques membres de Saint Sulpice, nous y reviendrons…

Dans la continuité de l’hypothèse atlantéenne, des mots savamment distillés ça et là par Maurice Leblanc avaient retenu mon attention : “Ambre” (“Le Bouchon de Cristal”) ; “Spleen” ; “croix gammée” (“L’ile aux trente cercueils”).

Tous ces indices faisaient référence à l’Atlantide. L’ambre était l’un des symboles atlantéens cité par Charles Baudelaire (“Spleen”) dans “L’invitation au voyage” : “Aux vagues senteurs de l’ambre” ; “Tout y parlerait à l’âme en secret sa douce langue natale” ; “Les canaux, la ville entière, d’hyacinthe et d’or” ; ” Là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté”. Et Baudelaire précise dans ses “petits poèmes en prose” : ” Pays singulier, noyé dans les brumes de notre Nord” ; “Un vrai pays de Cocagne, où tout est beau, riche, tranquille, honnête ; où le luxe a plaisir à se mirer dans l’ordre ; où la vie est grasse et douce à respirer ; d’où le désordre, la turbulence et l’imprévu sont exclus ; où le bonheur est marié au silence” ; ” Les trésors du monde y affluent” ; ” Pays singulier, supérieur aux autres”.
Concernant le swastika, symbole hyperboréen, solaire et polaire, on le retrouve sur toute la surface du globe.
Il est pour ainsi dire indissociable des peuples civilisateurs, tels les sumériens.
Mais plus encore, il serait LE symbole de Mu, origine du monde selon James Chuchward.
Chose étrange, le Poulpe faisant référence à la tradition atlante selon Paul Le Cour est également assimilé au Swastika par les amérindiens Kunas. En effet, pour ces derniers, ces deux symboles représentent… l’origine du monde !

Dans le livre “Bêtes, Hommes et Dieux”, F. Ossendowski souligne à maintes reprises la “grosse bague en or montée d’un splendide rubis taillé, portant le signe du swastika”. La bague de Gengis Khan.
Il est à noter que le swastika figure à l’intérieur des catacombes romaines en tant que symbole des premiers chrétiens.
A nouveau, on le retrouve à Narbonne (Christ au Swastika), chez les Basques (chers à l’abbé Boudet) et les indiens Micmac (dont nous n’ignorons pas les connexions avec les Templiers, les Basques et l’Acadie !), ces indiens Micmac étant représentés (selon moi) dans la tour dite “Tour du Prisonnier” à Gisors. Tour dont les graffitis bien connus furent immortalisés par le chercheur émérite : Jean-Patrick Pourtal.

Le swastika est une croix dans le cercle dont l’origine serait égyptienne pour J. Péladan. A l’inverse, la notion de cercle imbriqué dans un carré n’est pas sans rappeler le carré saturnien dit “carré sator”, comme je l’ai déjà démontré dans une précédente étude du “carré magique”. Notons sur ce sujet que la dernière initiée de Pierre Plantard, qui rédigea “Entretien avec René Descartes” (Descartes cité par M. Leblanc dans “L’ile aux trente cercueils”, certainement pour son intérêt à la société Rose-Croix, mais pas seulement…) a très intelligemment prénommé son fils : “Astor”, anagramme de “Sator”. Il semble que divulguer aux yeux de tous, un secret que seul l’initié saura interpréter, était une idée que partageaient les sieurs Boudet, Leblanc, Plantard et compagnie…

En plus du swastika, F. Ossendowski parle également d’une pierre noire sacrée semblable à la “Pierre du Destin” ou au “Bétyle” ; pierre venue du ciel pour les uns, offerte par le Roi du Monde pour les autres. Pierre météorite, volcanique ou radioactive ; F. Ossendowski rapporte qu’elle aurait le pouvoir d’éloigner à la fois de la maladie et du malheur. Voilà qui n’est pas sans rappeler la “Pierre-Dieu” de “L’ile aux trente cercueils” !

“Vous savez que dans les plus grands océans de l’Est et de l’Ouest se trouvaient autrefois deux continents (L’Atlantide et le continent de Mu). Ils disparurent sous les eaux, mais leurs habitants passèrent dans le royaume souterrain.
Les cavernes profondes sont éclairées d’une lumière particulière qui permet la croissance des céréales et des végétaux et donne au peuple une longue vie sans maladie”. (“Bêtes, Hommes et Dieux” F. Ossendowski)

Cette lumière si particulière pourrait être attribuée à celle de la “Pierre-Dieu” radioactive, puisqu’elle dispose des mêmes pouvoirs !
“…le bâton de métal. Chose étrange, ce métal brillait, comme si nulle poussière ne l’eût couvert.” ; “…la Pierre-Dieu qui, au Moyen Age, faisait jaillir les mêmes fleurs anormales, la Pierre-Dieu, qui, au temps des druides, guérissait les malades et fortifiait les enfants.” ; “…un bloc de granit en forme de dalle, de deux mètres environ sur un mètre, d’aspect grenu, de couleur sombre, avec quelques paillettes qui luisaient dans la masse.” (“L’ile aux trente cercueils)

Un peu plus tard dans son roman, F. Ossendowski décrit des être revenus de l’Agartha, créatures qui semblent avoir muté suite à une exposition prolongée à la radioactivité : “…une race d’hommes ayant deux langues qui pouvaient parler séparément des langages différents. Ils lui montrèrent des animaux curieux, des tortues ayant seize pattes et un seul oeil, d’énormes serpents dont la chair était savoureuse, des oiseaux ayant des dents qui attrapaient du poisson pour leurs maîtres en mer.” Observons que M. Leblanc et F. Ossendowski ne manquent pas, l’un comme l’autre de mettre en exergue les Bohémiens qui trouvèrent refuge en Agartha, centre du monde d’où ils rapportèrent la science des arts divinatoires…

(1) “Elle dort depuis des siècles, depuis toujours” “Comme la belle au bois dormant…Velleda (Véronique) attend celui que les dieux ont désigné pour la réveiller.” “…d’une beauté surhumaine” “…recouverte jusqu’aux pieds d’une robe immaculée (“la robe claire de Marie-Madeleine” P. Plantard), la druidesse reposait.” “…un voile ramené sur son front cachait ses cheveux”. “…pur sommeil sans rêves”. “…la résurrection de Véronique” “…elle, ce n’est pas une femme” (L’ile aux trente cercueils)

La Pierre de Trou dans L’ile aux trente cercueils

Véronique, nous dit-on, était fille d’Antoine (Saint Antoine/Antimoine) d’Hergemont, lequel avait étudié les mégalithes bretons… Fort curieusement, dans un autre roman évoqué par Pierre Plantard : “La Vénus d’Ille” de P. Mérimée, un certain M. de Peyrohorade (en latin petra forata : pierre de trou…) avait également étudié les mégalithes bretons ! “…un mémoire de M. de Peyrehorade sur les monuments druidiques”. Il faut ajouter sur le sujet “pierre de trou”, la remarque de Patrick Ferté qui relève lui aussi dans son analyse de “L’ile aux trente cercueils” une “Pierre de Trou” sous la forme symbolique d’une hache celtique. “H” celtique empruntée à l’abbé Boudet que l’on retrouve dans le roman de M. Leblanc. Dans ce sens, Patrick Ferté cite L. Fédié qui attribue quant à lui, la “pierre-urne funéraire” au menhir de Peyrolles, qui aurait donné son nom au village situé à proximité et dont l’étymologie serait “peyra-olla”. De ce fait, selon le code “anglo-occitan” de l’abbé Boudet, nous obtenons la traduction suivante : peyre/pierre et hole/caverne, creux. Soit… Pierre de Trou !

Autre indice du roman “L’ile aux trente cercueils” lié à Prosper Mérimée : “La Pythonisse de Delphes” dont il est fait mention par M. Leblanc (et que Prosper Mérimée compare à sa « Colomba ») jeûnait trois jours afin de se purifier et recevoir le message du Dieu hyperboréen Apollon… Je remarque que cette durée de trois jours correspond également au temps passé en isolement par Véronique au sein du Prieuré… de Sarek.

“Les gens n’ont-ils pas été engloutis ?” (L’ile aux trente cercueils)

Véronique d’Hergemont/Vélléda, incarnation de la sagesse atlante, dit avoir passé les plus belles années de sa vie à Besançon, un endroit “où la vie était douce et calme”. Il faut noter que cette ville est ceinturée d’eau ; Jules César lui-même écrira dans “La Guerre des Gaules”, en 52 av. J.-C : “Le Doubs entoure presque la ville entière d’un cercle qu’on dirait tracé au compas…” Un Miroir d’Utopia en sorte, ou de l’Atlantide, voire de Sarek (“île sarcophage” où les habitants périrent engloutis, comme ceux de l’Atlantide) ! Besançon serait ainsi à l’image du Lys dans le cercle, la patrie de Neptune/Poséidon : l’Atlantide.

Autre ville d’importance signalée dans “L’ile aux trente cercueils” : Brus(sx)elles (Le “S” se superposant au “X” sur le Monument des Droits de l’Homme à Paris soulignant le jeu de miroir : “sel-les” !), ville alchimique où Sainte Barbe/Barbara, patronne des alchimistes figure sur la grand-place de Bruxelles et dont on retrouve la trace dans l’aventure : “Chapelle Sainte Barbe” ; “Ah la barbe !”. Et c’est bien, à nouveau, dans le texte de P. Plantard et Cherisey : “Circuit” que l’on peut lire, coïncidence troublante, le même leitmotiv : “Charlot à la cuisine songe (Jacob/Poliphile) que tous ces gens qu’on ne connait pas, c’est la barbe”.

Derechef, une autre “île” comparable à celle de Sarek est bien sûr ‘l’île de Fer”, introduite dans “Circuit” par le duo Cherisey/Plantard.. Nous ne manquerons pas de faire le rapprochement avec les 30 coffres de fer, fictifs ou non de Gisors et bien sûr “L’ile aux trente cercueils”.

“Les deux attractions de l’île de Fer sont la station thermale et la vierge miraculeuse qui échoua sur le rivage depuis un navire en perdition” (“Circuit”)

Il y a ici une volonté manifeste d’établir un pont entre l’île de Fer atlantéenne des Canaries et Rennes les Bains. Cherisey et Plantard utilisent à bon escient un vocable identique à celui de Leblanc. Le “Redon” de “Circuit” perd son “H”, nouvelle allusion à Rennes les Bains et son digne représentant, l’abbé Boudet. Un “béret rouge à un chef peau-rouge”, toujours dans “Circuit”, en parallèle du béret rouge de François dans “L’île aux trente cercueils”. Une “île de Fer” qui détient une “endormie pour longtemps” en plus d’un “fabuleux trésor” lié à une énergie de type nucléaire ou de ce que les initiés appellent le “Vril”, puisqu’on y découvre “un magnétophone capable de fonctionner sans arrêt pendant des mois sans qu’on ait besoin d’y toucher”.

Chemin faisant, notre héroïne lie connaissance avec les trois soeurs Archignat (Arch Gitan) à l’intérieur de l’île “Sarek”. Trois femmes que l’on pourrait apparenter aux trois “Moires”. Elles sont qualifiées de “sorcières méchantes” et sont destinées à être mises en croix aux cotés de Véronique si l’on en croit la prophétie du frère Thomas. L’une d’elle se prénomme Clémence et il est fort possible que M. Leblanc ait voulu créer un “axe-miroir” entre la sorcière Clémence et Dame Clémence (Clémence Isaure : Isis Aurea : Isis dorée !), ainsi surnommée par les troubadours qui chantaient leur amour pour la “tradition première” à travers elle. “A l’heure où chanteront les troubadours d’oc, Dame Isaure, leur fée, suscitera en eux l’homme nouveau, fils de l’autre, Horus au nom d’or”. (Le Défi Cathare Renée-Paule Guillot) Notons que le fils de Vorski et Véronique, François, dira de sa mère qu’elle lui apparaissait « sous l’aspect d’une fée » !

Plan de l'ile de Sarek dans l'ile aux trente cercueils

Les “quatre femmes en croix” de la prophétie écrite à la manière de Nostradamus par le frère Thomas, correspondent aux trois soeurs Archignat en plus de Véronique. Or, il est dit que cette dernière ne sera pas clouée comme les autres, mais attachée à la croix avec des cordes et vêtue d’un suaire ! Détail d’importance puisque Nostradamus, dans sa prophétie citée par C. Doumergue, décrivait lui aussi une “Dame au Blanc Suaire” ! Je retrouvais cette blancheur caractéristique du tissu par l’intermédiaire d’une autre description faite sur le personnage de Velléda (ne faisant qu’une avec Véronique) : “La tunique blanche s’élevait et s’abaissait au rythme régulier de sa respiration. D’une main indécise, il écarta le voile…”

De fil en aiguille, je m’attachais à un détail fort curieux, celui de la mise en croix. Ainsi, Vorski devait connaître un destin identique à celui de Véronique, car il fut, tout comme elle, ligoté et non cloué sur la croix. S’il faut chercher une signification à cette étrange crucifixion, nous devons nous orienter vers H. P. Blavatsky (contemporaine de M. Leblanc) qui écrivait : ” L’initié adepte, qui avait passé avec succès par toutes les épreuves, était attaché, non cloué, mais simplement lié sur une couche en forme d’un tau”. (“La Doctrine Secrète” 1888 H. P. Blavatsky)

« Il eut en main le fil d’Ariane »… (L’ile aux trente cercueils)

« Sous la plume de Paul Le Cour, l’expression “fil d’Ariane” désigne la connaissance spirituelle conservée en Agartha, une cité souterraine mythique qui occupa fortement l’esprit de Pierre Plantard… » (“Le Secret Dévoilé”. Christian Doumergue)

Alexis Vorski eut en main le fil d’Ariane. Comme à l’accoutumée, il fallait chercher une ou plusieurs solution(s) dans une anagramme ; tout en me concentrant sur les lettres composant le nom Alexis Vorski, une voix angélique me susurrait à l’oreille : Clovis… Clovis… réminiscence d’une émission radiophonique où participaient les érudits Alexandra Schreyer et Michel Lamy. Après vérification rapide j’obtenais effectivement : a/rex/klovis/i… Une autre voix, plus intérieure cette fois, me dictait d’autres
agencements de lettres… et c’est ainsi que j’obtins : alkor/isis/ex !

Mais alors, quel pouvait être le lien entre le Roi Clovis, la Reine Isis et Alcor ? Tout le roman était centré autour de la Pierre-Dieu, radioactive, dont l’origine était selon une légende, d’origine atlantéenne (tout au moins fortement suggéré par l’auteur, j’y reviendrai). Maurice Leblanc donnera dans le roman “La Comtesse de Cagliostro” la signification de l’étoile “Alcor” dont il faut ici tenir compte si l’on souhaite entrevoir la lumière dans les ténèbres… Ad Lapidem Currebat Olim Regina. Par association et compte tenu des éléments que j’allais trouver dans ce roman, j’obtenais : La Reine Isis courait autrefois vers la pierre (pierre-dieu atlantéenne) sous le regard du Roi Clovis, protecteur et gardien de la tradition première.

Au regard de ces éléments, une nouvelle grille de lecture permettait de décrypter les deux oeuvres de F.Hugo d’Alési citées par Christian Doumergue dans le cadre de ses recherches sur Paul Le Cour et le Hiéron du Val d’Or. Les deux fresques monumentales exposées au musée du Hiéron à Paray le Monial exprimaient l’idéologie du Baron de Sarachaga et du Père jésuite Drevon dans laquelle s’intégrait la filiation d’une tradition atlante entre égyptiens et celtes ; filiation dont Jésus allait devenir le messager et P. Le Cour/P. Plantard les propagateurs.

Paul Le Cour citera par ailleurs les quatre buts que poursuivait le Hiéron du Val d’Or. Voici le premier : “Démontrer les origines lointaines du christianisme que l’on faisait remonter à l’Atlantide dénommée Hella (la Sainte), à travers le druidisme, la religion égyptienne, le judaïsme, etc… (“O. V. Millosz Le Poète, Le Métaphysicien, Le Lituanien”. 1996 Ed L’Age d’Homme. Alexandra Charbonnier)

De ce fait, est-ce un hasard si Maurice Leblanc pointe du doigt une villa dans la baie d’Arcachon située aux “moulleaux” ? Sachant que le “moulleau” est en droite ligne (à vol d’oiseau) d’Ares, lieu de prédilection de son contemporain Paul Le Cour. “Ares”, qui devait également devenir le nom de l’un des disciples de Paul Le Cour.

“Tu y seras comme une reine…” (François, fils de la veuve Véronique ; “L’ile aux trente cercueils”)

La particularité des traits physiques de Véronique offrait une spécificité rare, elle possédait en effet les yeux bleus, caractéristique physique des celtes et la peau mate ainsi qu’une chevelure noire qui n’est pas sans rappeler la “Reine égyptienne” sur la fresque de Paray le Monial. Si Véronique incarnait Marie-Madeleine, elle était également le miroir d’Isis. “Une dame de grande beauté, à la grâce parfaite et au visage voilé” (L’îie aux trente cercueils). Et si le visage voilé de Véronique (Voile que Véronique “doublera” sur son visage au cours de l’histoire) renforce son lien avec la déesse Isis, la “Dame parfaite” illustre quant à elle, et comme bien souvent
chez M. Leblanc, le christianisme gnostique des Parfaits… Ce qui sera confirmé plus tard, lorsque Véronique, vilipendée, est insultée : “…bougresse !” (bougre/bogomile) Se pourrait-il que le christianisme gnostique introduit en Gaule par Marie-Madeleine ait abouti à sa résurgence au sein du catharisme languedocien, doctrine qui s’inscrirait dans la continuité, en partie, de l’enseignement spirituel de la sainte ?


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